Carnet noir : Alain Delon
« Adieu le mythe »
« Mort d’une icône »
ou plus sobrement « l’Unique »…
La presse française salue la mémoire du dernier grand mythe du cinéma français Alain Delon, acteur à la filmographie et au franc-parler légendaires, dont la mort à 88 ans a été annoncée selon le communiqué publié par ses trois enfants. Affaibli par plusieurs accidents vasculaires cérébraux et placé sous curatelle forcée, il a vécu des dernières années difficiles. L'acteur laisse derrière lui une filmographie exceptionnelle de plus de 80 films, irradiant le cinéma français et européen de son talent pendant plus de 60 ans.
Star par accident !
Sa mère fantasmait d'être une vedette du 7eme art, son père était gérant de salles de cinéma mais le jeune Alain âgé de 21 ans n'a jamais été tenté par le milieu pour autant. Alors qu'il revenait d'Indochine, il a commencé à fréquenter le milieu artistique par hasard. Alain Delon croise Jean-Claude Brialy qui l'invite au Festival de Cannes en 1957. C'est sur la Croisette « Il n’y a pas eu de déclic. Un soir, j’ai été présenté à la femme d’Yves Allégret par un ami commun. Elle m’a dit : « Vous êtes exactement le personnage que cherche mon mari pour son prochain film. Moi, ça ne m’intéressait pas tellement. Pratiquement, j’ai accepté de tourner pour lui faire plaisir ». C'est ainsi qu'il décroche le rôle qui lancera sa carrière dans Quand la femme s'en mêle.
Alain Delon dans la légende du 7e Art.
Le comédien a régulièrement évoqué avec émotion dans la presse ces films où il était au sommet de sa beauté et de sa gloire. Ces films marquent aussi les débuts de Delon au cinéma, ainsi que sa rencontre avec des maîtres devenus, pour la plupart des amis, des pères de substitution. Voyage dans sa filmographie :
- Plein soleil, de René Clément (1960)
- Rocco et ses frères, de Luchino Visconti (1961)
- Le Guépard, de Luchino Visconti (1963)
- Mélodie en sous-sol, d'Henri Verneuil (1963)
- Les Aventuriers, de Robert Enrico (1967)
- Le Samouraï, de Jean-Pierre Melville (1967)
- La Piscine, de Jacques Deray (1969)
- Le Clan des Siciliens, d'Henri Verneuil (1969)
- Le Cercle rouge, de Jean-Pierre Melville (1970)
- Borsalino, de Jacques Deray (1970)
- La Veuve Couderc, de Pierre Granier-Deferre (1971)
- Deux hommes dans la ville, de José Giovanni (1973)
- Monsieur Klein, de Joseph Losey (1976)
- Notre histoire, de Bertrand Blier (1984)
- Pour la peau d'un flic, d'Alain Delon (1981)…
À la fois derrière et devant la caméra, pour ce quinzième et dernier film d'une liste forcément subjective, Delon est réalisateur. Il signe pour son premier essai, un polar solide et violent. Lors du Festival de Cannes 2019, il avait reçu des mains de sa fille Anouchka, la Palme d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Belle récompense pour célébrer beaucoup de films majeurs, voire des chefs-d'œuvre, de Luchino Visconti à Joseph Losey, d'Henri Verneuil à René Clément et Jacques Deray…
Par amour ou amitié, elles l’ont tant aimé.
De sa mère Edith à sa fille Anouchka, de celles qui ont lancé sa carrière à toutes celles qui ont partagé sa vie, à l’écran ou à la ville, les femmes ont marqué son existence. « Si je n’avais pas rencontré les femmes que j’ai rencontrées, il y a très longtemps que je serais mort. Parce que ce sont les femmes (pourquoi ? Peut-être parce que j’étais pas trop mal foutu), ce sont les femmes qui m’ont aimé, qui m’ont fait faire ce métier, qui ont voulu que je le fasse et qui se sont battues pour que je le fasse » déclarait-il à Cannes lors du festival en 2019.
- Des relations devenues cultes comme celles avec Romy Schneider qui a débuté en 1959 et s’est achevée en 1963. « J’ai fait Christine avec elle, mon troisième film, avait-il confié dans les colonnes de Paris Match. Pendant le tournage, je la regardais évoluer, vivre, bouger, jouer. Indépendamment de l’amour que je lui portais, je l’admirais. Il faut que j’admire pour aimer. »
- En 1964, Alain Delon a finalement passé la bague au doigt à Francine Canovas, plus connue sous le nom de Nathalie Delon. Une union dont naîtra Anthony. Cinq ans plus tard, le comédien divorce et entretient une très courte relation avec Dalida.
- Les deux stars ont entretenu une relation de 1968 à 1983, l’actrice et réalisatrice Mireille Darc deviendra l’amour de sa vie. « C’est parce qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfants que nous nous sommes séparés », avait-il déclaré à Paris Match. Au fil des années, les deux monstres du 7e art ne se perdront jamais de vu. Alain Delon a accompagné celle qu’il surnommait affectueusement « Mimi » jusqu’à son dernier souffle…
- En 1981, Alain Delon s’attachera également à Anne Parillaud qu’il a rencontrée sur le tournage du film Pour la peau d'un flic. Au total, le couple restera 6 ans ensemble.
- En 1987, il rencontre le mannequin néerlandais Rosalie van Breemen qui lui donnera deux enfants : Anouchka et Alain-Fabien.
Les dernières années de sa vie, Alain Delon les a passées aux côtés d'Hiromi Rollin, une amie dont il s'était rapproché et qui s'est longtemps occupée de lui. Présentée par ses enfants, qui ont porté plainte contre elle, comme une dame de compagnie.
Hommage mondial.
- En France ou à travers le monde, les médias de la planète ont rendu hommage à Alain Delon. En une, La voix du Nord rend hommage à « une étoile », quand le journal Libération titre « Delon, plein sommeil » en référence au film culte dans lequel a tourné l'acteur. Du côté du Parisien, le quotidien rend hommage au « dernier samouraï ».
- En Italie le Corriere della Sera rend hommage à « l'un des acteurs les plus séduisants du cinéma et une légende » en référence à Tancrède, son personnage dans le film de Visconti.
- « Beau et hypnotique, Alain Delon était l’une des stars les plus mystérieuses du cinéma », peut-on lire dans The Guardian.
- Au Japon, où il était adulé depuis le succès de « Plein Soleil », mais aussi grâce à des films comme « Soleil rouge » avec Toshiro Mifune, les adieux sont là aussi nombreux. Le journal Mainichi shinbun dépeint un acteur « particulièrement populaire auprès des femmes japonaises »…
Les obsèques d'Alain Delon auraient lieu à Douchy, dans la chapelle qu'il avait prévu à cet effet, dans les prochains jours. L'enterrement aura lieu dans la plus stricte intimité comme le souhaitait le comédien dans cette commune du Loiret où il vivait depuis 50 ans. Avé lui !
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