Hommages : Geneviève de Fontenay

La figure emblématique des concours de Miss France

Geneviève de Fontenay est morte à l'âge de 90 ans, d'un arrêt cardiaque, comme révélé par son fils Xavier. Si l'on sait encore peu de choses sur la fin de la célèbre Miss Élégance 1957, il a été partagé dans la presse qu'elle avait « succombé à un arrêt cardiaque dans son sommeil », dans son appartement de Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine. Une annonce qui a suscité une vive émotion auprès des anciennes gagnantes du célèbre concours de beauté qui lui ont rendu hommage.

Née Geneviève Mullmann, à Longwy, en Meurthe-et-Moselle, elle est l’aînée d’une fratrie de dix enfants. Geneviève de Fontenay a une enfance sans histoire avec des parents aimants à l’éducation stricte. Sans grand enthousiasme, elle entre tout d’abord à l’Ecole technique d’hôtellerie de Strasbourg, puis part à l’âge de 17 ans faire l’école d’esthétique Antoine à Paris, avant d’être engagée en tant qu’esthéticienne itinérante.

L’histoire de « la dame au chapeau »

⦁ Elle croise en 1952, Louis Poirot, dit « de Fontenay », son pseudonyme de résistant, organisateur des Miss France, lors de l’élection de Miss Carnac, où elle remporte à ses côtés un concours de modéliste amateur. Elle reprend contact avec lui en 1954. Dès lors, ils ne se quittent plus, ils choisissent de ne jamais se marier et auront deux fils, Ludovic, mort en 1984, à 29 ans et Xavier.
⦁ Auprès de son compagnon elle devient, dès 1954, secrétaire du comité Miss France et endosse de multiples rôles : chauffeuse, intendante, répétitrice, costumière... tandis que Louis de Fontenay s’occupe de la communication et de la présentation de l’élection. Ils sillonnent ensemble la France pendant plus de vingt-cinq ans pour organiser élections et galas en région, arpentant à bord de leur DS les routes et les terroirs de France.
⦁ A la mort de Louis de Fontenay, en 1981, Geneviève reprend seule les rênes du comité Miss France et y associe son fils Xavier, qui occupe le poste de directeur de la société Miss France. En VRP des Miss France, Geneviève de Fontenay reprend la route chaque saison, en traversant cette France qu’elle aime tant pour « la tradition, les cultivateurs et les gens simples » confiait-elle au journal Le Républicain Lorrain.

Valeurs traditionnelles d’un côté contre velléités de modernisme de l’autre !

Son fils Xavier décide, en 2002, de vendre la société Miss France à la société de production de télé-réalité Endemol, tout en conservant son titre de directeur, et Geneviève de Fontenay celui de présidente du comité Miss France et de directrice adjointe.

En 2004, l’ancienne Miss France Sylvie Tellier reprend la direction de la société. De profonds désaccords éthiques surgissent entre la présidente à vie et la société Endemol. Classicisme empreint de valeurs traditionnelles d’un côté contre velléités de modernisme de l’autre. Avec la marque Miss France, « on est dans cette France profonde des provinces qui fait contrepoids à toute cette France débraillée », se plaît à répéter celle que l’on surnomme la « Dame au chapeau ». Lassée par tous ces changements qu’elle juge vulgaires, elle finit par abdiquer en 2011 et lance un concours dissident, Miss National, rebaptisé « Miss Prestige national » après décision de justice. Elle aura régné soixante-deux ans sur les concours de Miss.

Sous ses allures bourgeoises, elle ne cessa de dénoncer avec son franc-parler les injustices sociales en revendiquant sa filiation de gauche et son engagement auprès des petites gens qui symbolisent à ses yeux la France qu’elle aime, la France populaire.

C'est le mardi 8 août dans l'après-midi que Geneviève de Fontenay a été inhumée. La Dame au chapeau était entourée seulement de sa famille, dans la plus stricte intimité au cimetière d'Ivry-sur-Seine.