Carnet : Hervé Temime

C’était l’un des grands noms du barreau français

« Le barreau est orphelin. Hervé Temime vient de nous quitter », a annoncé le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti et de poursuivre : « Il était un immense avocat. Il a marqué toute une génération par son intelligence, son humanité et son talent. Je pense affectueusement à sa famille et à ses proches. »

Maître Temime est décédé des suites d’une dissection de l’aorte selon Le Monde. Sa dernière plaidoirie remontait à début février devant le tribunal correctionnel de Paris lorsqu’il avait défendu son confrère Xavier Nogueras (empêtré dans une affaire de violation du secret professionnel et de tentative d’escroquerie au jugement).

Né en 1957 à Alger et arrivé en France à l’âge de quatre ans, il a commencé sa carrière en 1979. Hervé Temime s’est orienté dans le droit pénal général et droit pénal des affaires, faisant partie de cette génération d’avocats spécialisés dans la défense des cols blancs, avec l’essor des dossiers politico-financiers dans les années 1980-1990.

Né pour « sauver des têtes »

A l’époque où on coupait encore celles des condamnés, il avait expliqué sa vocation en novembre 2020 à l’AFP, quelques jours avant le procès en première instance des écoutes téléphoniques où comparaissaient l’avocat Me Thierry Herzog, son client et ami, et l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy.

Comme le rappelle le journal Libération, il était spécialisé dans la défense de personnalités du showbiz, dont Roman Polanski, Catherine Deneuve, Laura Smet, Gérard Depardieu ... Depuis plus de quarante ans, il défendait âprement le secret, « qui n’est pas un privilège pour un avocat mais une obligation ». Il compta parmi ses clients Bernard Tapie, la banque UBS ou encore les laboratoires Servier.

Depuis l'annonce de son décès, les hommages affluent. Il est qualifié d'avocat "parfait", "brillant" et qui faisait "l'unanimité". C'est un avocat emblématique qui disparaît.