Les hommages pleuvent
« Une grande figure » et « un sage parmi les sages ». C’est ainsi que François Hollande
a rendu hommage à la figure de la démocratie chrétienne, Jacques Barrot. L’ancien ministre est décédé brusquement mercredi 3 décembre dans le métro parisien, des suites d’un malaise à la station Sablons à Neuilly-sur-Seine. Il avait 77 ans, selon
Le Monde.
Né à Yssingeaux (Haute-Loire) le 3 février 1937, l’Auvergnat ne quitte sa ville natale que pour étudier le droit à Aix-en-Provence. Titulaire du CAPA (Certificat d'aptitude à la profession d'avocat) qui n’a toutefois jamais revêtu la robe et diplômé de Sciences Po, le jeune Barrot s’est, sans doute sous l’influence de son père ancien résistant et député de Haute-Loire, très vite intéressé à la politique. À l’âge de 30 ans, alors qu’il n’était qu’un simple conseiller municipal à Yssingeaux, Barrot est élu député de Haute-Loire en 1967, soit quelques mois après la mort de son père. Il occupera ce siège sans discontinuer jusqu’en 2004. Il devient dès lors le benjamin de l’Assemblée nationale.
Il s'éteint dans sa 77ème année
Outre que la vie parlementaire de Jacques Barrot, il a également à plusieurs reprises occupé des fonctions ministérielles. Centriste convaincu, partisan du président
Georges Pompidou, il occupera sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, de 1974 à 1978, le poste de secrétaire d’État au Logement, puis de 1978 à 1979, à ceux de ministre de l’Artisanat et du Commerce et de 1979-1981, du ministre de la Santé et la sécurité sociale. Quinze ans plus tard, Barrot investit de nouveau un ministère, cette fois, sous Jacques Chirac, au Travail et aux Affaires sociales de 1995 à 1997.
En 2004, Jacques Barrot a occupé le poste de vice-président de la Commission européenne, sous la présidence de José Manuel Barroso. Il a dès lors cédé son siège de député à un certain Laurent Wauquiez.
Il remplace quatre ans plus tard, Franco Frattini en tant que commissaire à la Justice, à la Liberté et à la Sécurité. Une fonction qu’il n’a pas occupée dans la Commission Barroso II.
Il n'avait pas pu retenir ses larmes...
En 2010, il a succédé à Pierre Joxe, après que le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, le nomme au Conseil constitutionnel. Démocrate humaniste, fervent catholique, dont la sœur était religieuse, alimentait sa carrière politique d’« une foi profonde ». Il signait d’ailleurs en 2012, « De l’indignation à l’engagement » (Cerf), un livre sur les rapports foi-politique.
Sensible, l’homme politique n'avait pas pu retenir ses larmes le 21 avril 2002, lorsque de Jean-Marie Le Pen s’est qualifié au second tour de l'élection présidentielle.
À l’annonce de sa disparition, le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde a tenu lui rendre hommage : « Nous sommes nombreux à perdre un ami et un exemple. Jacques était un humaniste et un démocrate-chrétien comme moi et c’est à ses côtés, au CDS, que j’ai débuté, mon engagement politique » a-t-il confié.
Livre d'Or