Une crise cardiaque l'a fauché
Jean-Claude Duvalier, l’ancien dictateur haïtien, surnommé « Bébé Doc » et qui dirigeait son pays entre 1971 et 1986 d'une main de fer, avant de s'exiler pendant une vingtaine d’années en France, est décédé samedi 4 octobre à Port-au-Prince.
Il avait 63 ans et a succombé à une crise cardiaque selon les autorités haïtiennes.
« La famille nous a téléphoné ce matin pour envoyer un hélicoptère-ambulance après son malaise cardiaque, nous n'avons pas eu le temps de le transporter, on a essayé de donner des soins sur place puis on a constaté le décès », a annoncé la ministre de la santé haïtienne, Florence Guillaume Duperval.
Né à Port-au-Prince le 3 juillet 1951, l’ex -« président à vie » rentre au Nouveau College Bird puis au Saint-Louis-de-Gonzague avant de fréquenter l'Université de Haïti pour étudier le droit, sous la pédagogie de plusieurs professeurs notamment de l'avocat Gérard Gourgue.
François Duvalier était à l’origine des « tontons macoutes », une milice qui faisait régner la terreur en Haïti
Alors âgé de 19 ans,
Jean-Claude Duvalier succède son père François Duvalier (dit « Papa Doc ») à la mort de celui-ci, en avril 1971, devenant de ce fait le plus jeune chef d'État au monde. De nombreux opposants ont été tués, torturés ou contraints de s’exiler pendant la dictature duvaliériste.
Mais suite à une révolte qui s’est éclatée dans les provinces en 1985, Jean-Claude Duvalier tente de faire front au mécontentement en baissant le prix des PPN de 10 %, en faisant un remaniement ministériel, mais aussi par la répression militaire et policière. Ces tentatives n’ont cependant pas suffit à freiner l'élan de révolte populaire. L'Administration Reagan a ainsi commencé à faire pression sur Duvalier pour qu'il mette fin à son mandat et qu'il quitte Haïti. Jean-Claude Duvalier a été renversé en 1986 et remet le pouvoir entre les mains des militaires. Il s'est dès lors réfugié à Grenoble et passe 25 ans d’exil en
France.
Il ne sera jamais jugé
En janvier 2011, il a fait un retour spectaculaire en Haïti en déclarant qu’il était revenu pour « aider le peuple haïtien ». Depuis, de nombreuses plaintes ont été déposées contre lui pour tortures, arrestations illégales, emprisonnements, exil forcé de ses opposants ou encore détournements de fonds. Mais aucun procès n’a pu être mis en place.
Ayant refusé à plusieurs reprises de comparaître, Duvalier s'était pour la première fois présenté devant le tribunal de Port-au-Prince en février 2013. La justice haïtienne a lancé une nouvelle enquête au mois de février sur les crimes contre l'humanité commis par l'ancien dictateur.
Décédé d’une crise cardiaque le 4 octobre 2014 dans sa ville natale, Jean-Claude Duvalier ne sera jamais jugé.