Pilier de l’amitié franco-allemande
Il préférait les escaliers à l’ascenseur, mais cette discipline plutôt physique n’a pas eu raison du sommeil éternel.
Andreas Schockenhoff, pilier de l’amitié franco-allemande, député chrétien-démocrate allemand et spécialiste de la Russie
est décédé dans la soirée du samedi 13 décembre à l’âge de 57 ans.
Ce fils d’un soldat qui s’est pendant l’Occupation, noué d’amitié avec La France est né le 23 février 1957 à Ludwigsburg, près de Stuttgart. Il a étudié la philologie allemande, la philologie romane ainsi que l’histoire à Tübingen et Grenoble. Après son doctorat en 1985, il devient professeur dans un lycée catholique de Ravensburg. En 1990, il est devenu député du Bade-Wurtemberg et depuis, il n’a plus cessé d’être réélu. Dès 1994, il devient président du groupe parlementaire d’amitié franco-allemande.
La disparition si soudaine d’Andreas Schockenhoff est ainsi une grande perte pour la France
Ayant fait une partie de ses études à Grenoble, l’homme politique s’exprimait dans un français parfait. Il avait accepté, il y a de cela encore quelques semaines, de participer à une table ronde sous l’organisation du
journal Le Monde dans le contexte du festival du film d’histoire de Pessac.
L’OFAJ (L’Office franco-allemand pour la Jeunesse) regrette également la disparition de cet amoureux de la France qui savait être sévère avec lui. Il a soutenu l’idée d’adapter les structures de l’OFAJ à l’évolution de la société et du monde politique. Les objectifs devaient toujours être définis en fonction des attentes des jeunes d’Allemagne et de France, avec qui il se sentait être lié en tant qu’ancien professeur. Il s’est également engagé très tôt, pour une augmentation durable et conséquente du budget de l’OFAJ, resté presque inchangé depuis 1963.
Les hommages affluent
Partenaire exigeant, il était un allié dévoué et loyal de l’Hexagone, tant sur le terrain des réformes que sur le plan stratégique. Malgré de nombreuses oppositions, il fut l’un des rares à soutenir et à encourager l’intervention militaire de l’Allemagne aux côtés de la France, en 2013 au Mali. « Avec lui, nous perdons un homme politique qui s’est battu avec beaucoup de cœur et de conviction pour les thèmes qui lui étaient chers, en particulier pour l’Europe de l’Est et la Russie », a annoncé le ministre des Affaires étrangères allemand, Frank-Walter Steinmeier, pour
lui rendre hommage.
En 2011, Andreas Schockenhoff a reconnu être un alcoolique, au moment même où il était en pleine cure de désintoxication.