Il a marqué de son empreinte musicale le cinéma français
À 89 ans, l'auteur-compositeur
Antoine Duhamel est décédé jeudi 11 septembre dans sa maison familiale du Val-d'Oise. Le restaurateur et spécialiste Stéphane Lerouge nous confie la carrière hors-norme de l’homme « qui a marqué de son empreinte musicale le cinéma français ».
Né à Valmondois le 30 juillet 1925, dans le département de Seine-et-Oise (
aujourd’hui Val-d'Oise), Antoine Duhamel a fait des études musicales notamment au Conservatoire national supé-rieur de musique de Paris auprès d’Olivier Messiaen et surtout de René Leibowitz. Il suivait en même temps, des cours à la Sorbonne en musicologie, psychologie et autres disciplines.
Antoine Duhamel a travaillé en collaboration avec des réalisateurs de renom
Dans les années 60, ce fils des deux célébrités de leur époque, notamment de l’actrice de théâtre Blanche Albane et de l’écrivain Georges Duhamel, avait travaillé avec des réalisateurs de renom. De Godard, il disait même avoir assimilé « comment on se sert de la musique ». En travaillant avec Bertrand Tavernier, ils ont noué une solide amitié. Il a également composé la musique de « La Mort en direct » et « Que la fête commence » et a signé pour
François Truffaut, la musique de « La Sirène du Mississippi », « Domicile conjugal », « Baisers volés », ou encore « L'Enfant sauvage ».
C’est avec la musique qu’il écrivait pour le cinéma qu’il procurait une notoriété et restera pour les amateurs de cinéma « le musicien de la Nouvelle Vague ». Sa première grande collaboration fut pour « Méditerranée » (1963), avec Jean-Daniel Pollet, mais, après quelques collaborations avec Claude Barma pour la télévision, c’est avec Jean-Luc Godard pour sa musique dans « Pierrot le fou » (1965), qu’il est devenu célèbre. Il renouvellera sa collaboration avec Godard en 1966 pour « Made in USA » et « Week-end ».
Il n’a pas cessé depuis de composer jusqu’en 2000
Il s’est par la suite éloigné d’un art qui selon lui, faisait assez souvent preuve de « négligence » envers un compositeur, jugé disait-il, comme « une carpette ». Parallèlement, Duhamel composait des mélodies et des musiques symphoniques et concertantes des opéras (Ubu, Quatre-vingt-treize).
Il fonde en 1980, l'École nationale de musique de Villeurbanne, qui est actuellement très réputée et qualifiée comme une véritable alternative au conservatoire de Lyon. Cette école est ouverte aux musiques traditionnelles, au jazz, à la chanson ou encore à la musique baroque, pour combattre le cloisonnement.