Il est décédé de mort naturelle à l'âge de 83 ans
La « petite fille de Français moyens » demeure la première invention de gloire de Claude Carrère, décédé à Paris, mercredi 9 avril.
Né en 1930, le 21 décembre à Clermont-Ferrand, Claude Carrère, chanteur reconverti dans la production, de son vrai nom Claude Cayot, a commencé sa carrière en signant un contrat draconien avec la découverte d'Annie Chancel, plus tard rebaptisée « Sheila ». En pleine vague yéyé, au début des années 1960, il se lance dans la promotion de la chanteuse en fabriquant son propre style : chemisette blanche, fameuses couettes et jupe écossaise ont fait de Sheila la référence des adolescents de l'époque. Il fut d’ailleurs l’auteur de quelques-uns de ses tubes les plus connus : « Vous les copains », « L'école est finie » ou encore « Les gondoles à Venise ». Mais comme tout a une fin, la collaboration se termina dans la douleur. Le juge des prud'hommes de Bobigny a condamné, en 1997, Carrère, à payer à Sheila 4,3 millions de francs pour licenciement abusif. « Il y a eu hélas des histoires d'argent entre nous », a-t-elle expliqué en décembre 2012 sur France 3.
Il crée son propre label
À partir des années 1970, il revient avec son propre label en produisant Claude François, Sacha Distel, Hervé Vilard, Karen Cheryl, Gérard Lenorman, La Compagnie Créole, ou encore Dalida qui lui doivent beaucoup, dont une longue liste de célébrités des années 70 et 80. En 1977, Carrère agrandit son champ d'action en rachetant les revues « Podium » et « Hit Magazine », qu'il revendra à Daniel Filipacchi en 1983.
En 1986, il se reconvertit finalement dans la production audiovisuelle, préoccupé par l’avenir de l’industrie du disque et las de la chansonnette pour fonder une carrière dans la Télévision. Il profite de la privatisation des chaînes privées pour fournir de programmes de divertissement comme « Intervilles », « Avis de recherche » ou encore « La roue de la Fortune », avant de se jeter dans la fiction comme la série des « Maigret » où Bruno Crémer remplace Jean Richard. Il a également repris le studio de Michel Ocelot.Z, où il produisait la trilogie des « Kirikou ».
Une situation financière qui se dégradait
La vente d’un grand nombre d’actions de
Carrère Groupe, sans les avoir déclarés, lui a valu une amende de 1,6 million d'euros, cinq ans plus tard, décrétée par l'Autorité des marchés financiers. Il savait pourtant que la situation financière du groupe se dégradait, et a reconnu avoir gonflé les résultats pour augmenter le cours du titre d'une société qui irrémédiablement devait être mise en liquidation en 2010.