Fauché par un cancer
Le diplomate et journaliste
Roger Auque âgé de 58 ans est décédé lundi 8 septembre, emporté par un cancer. Il avait été pris en otage au Liban en janvier 1987, ayant été correspondant de guerre dans ce pays et avait été libéré en même temps que Jean-Louis Normandin, onze mois plus tard.
Il avait commencé en décembre 2009, une seconde carrière, suite à sa nomination comme ambassadeur en Érythrée par le président Nicolas Sarkozy, un poste qu'il occupa jusqu'en août 2012 lorsqu’il a été obligé d’être rapatrié
en France pour un problème de santé.
Fils de gaulliste de gauche
Né à Roubaix le 11 janvier 1956, ce fils de gaulliste de gauche s’est inscrit en faculté de langues orientales
à Paris, pour apprendre l'arabe. Il s’est par la suite rendu au Liban et se rapproche des phalangistes et des chrétiens : « Je me suis retrouvé à combattre du côté chrétien, avec une myriade de jeunes de mon âge, se souvient-il, des Libanais, mais aussi des Américains et des Français un peu fascisants qui combattaient les musulmans progressistes » disait-il.
Recruté par Göksin Sipahioglu, sélectionneur et recruteur des jeunes photographes,
Roger Auque devient en 1980 reporter de guerre. Il travaillait pour divers médias, notamment RTL, Paris-Match, La Croix, Le Figaro Magazine ou encore Radio-Canada avant d’entamer brièvement une carrière politique sur la liste UMP. En 2008, il a été élu conseiller municipal du 9e arrondissement de Paris.
Mais le reporteur préfèrera souvent les aventures et les rencontres féminines que sa carrière professionnelle. Ce qui lui a valu les critiques et le mécontentement des déontologues de la profession.
Mais ce jeune fêtard était également un reporter courageux
Il fut l'un des derniers survivants en 1987 à Beyrouth. Sa chance l'a abandonné lorsqu’il a été à son tour enlevé, en rentrant d’une interview avec le pasteur Terry Waite qui essayait de négocier pour libérer les otages. Il a été capturé le 13 janvier 1987 et menotté par ses ravisseurs pendant de longs mois.
Son nom était soudainement connu dans toute la France à sa libération, comme ceux de ses confrères Jean-Louis Normandin, Michel Seurat (décédé pendant sa captivité), Marcel Carto, Jean-Paul Kauffmann et Marcel Fontaine. Entre 2003 et 2007, il fut correspondant à Bagdad et a couvert la guerre en Irak après l'invasion américaine.