Le simple fait de penser à une victoire du Front national l’irritait
« Tribun hors pair » c’est ainsi que Jean-Claude Mailly, son successeur et son fils spirituel le quali-fiait, puisque Marc Blondel était fort en gueule. Il n'aimait pas négocier, même si parfois, il était dans l’obligation de s'y résoudre. Il jugeait qu’il n’appartient pas au syndicalisme de s'adapter à la société, c’était plutôt à celle-ci de s’ajuster avec les syndicats, défenseurs intraitables des avantages physiques et moraux des ouvriers.
Né « par accident », selon ses dires, le 2 mai 1938 à Courbevoie (Seine), Marc Blondel est issu d’un père militaire et petit-fils de mineurs, il a grandi à Henin-Baumont où la majorité des hommes sont des mineurs. Il est allé à Paris après l’obtention de son baccalauréat où il enchaina les petits boulots, d’enseignant et auxiliaire des Postes, Télégraphes et Téléphones (PTT) à vendeur sur les marchés pour financer ses études de droit qu’il ne mènera pas jusqu’au bout. Il a, par la suite, agi pour le compte de l'UNEF pour prendre sa carte à la Force ouvrière en 1958.
Il arpenta les échelons du syndicat : secrétaire, ensuite secrétaire général de la Fédération des em-ployés, techniciens et cardes, membre de bureau confédéral de FO en 1980, et remplace André Bergeron en 1989 pour être en tête de Force ouvrière pendant plus de 15 ans.
Mouvement contre le plan Juppé en 1995
Réélu en 1992, en 1996 et en 2000 à des majorités écrasantes,
Marc Blondel s’engagea, en 1995, à lutter contre le plan Juppé de la Sécu lancé. Il fut l’un des meneurs du mouvement et n'hésite pas ainsi à s'afficher avec son homologue de la CGT, Louis Viannet.
À cette occasion, il déclara la guerre contre la CFDT en illustrant des propos particulièrement ma-chistes à l'égard de Nicole Notat, sa secrétaire générale. « Mon boulot n'est pas de coucher avec les premiers ministres », avait-il déclaré.
Leader de ce mouvement social, paralysant ainsi la France pendant plus de trois mois, Marc Blondel est devenu l'un des interlocuteurs fétiches de Jacques Chirac.
Il n’a, cependant, obtenu que partiellement gain de cause pour le retrait du plan Juppé, en laissant des plumes à son organisation. FO a dû céder la présidence à la CFDT de l'assurance-chômage.
Condamnation
En novembre 2001, le conseil de prud'hommes a condamné FO à verser 88 594 euros à l’ancien chauffeur de Marc Blondel pour non-respect du Code du travail (heures supplémentaires non grati-fiées, horaires dépassés, non-respect du temps de repos…)
Marc Blondel a été également mis en examen pour avoir bénéficié, pendant 10 ans d’un garde de corps payé par la mairie de Paris. FO a ainsi accepté de restituer la somme totale de 280 000 euros à l'Hôtel de Ville. En 2011, il fut toutefois reconnu coupable de détournement de fonds et bien publics, mais avait été dispensé de peine.