« J'avais 23 ans lorsque la maladie s'est déclarée. C'était après le tournage du film de François Truffaut Tirez sur le pianiste. Heureusement, cette première alerte n'a pas été trop sévère et je me suis empressée de l'oublier ; mais la maladie, elle, ne m'a pas oubliée. Elle m'a rattrapée après le tournage de La menace avec Alain Corneau, quelque vingt ans plus tard. Ces années de répit m'ont permis de mener à bien ma carrière sans que la maladie ne soit omniprésente » expliquait-elle sur le site Doctissimo, dans une interview du 25 février 2003. Marie Dubois âgée de 77 ans est décédée mercredi 15 octobre, des suites d'une sclérose en plaques, qui explique a posteriori l’effacement progressif de l'actrice depuis les années 70.
Née à Paris le 12 janvier 1937,
Marie Dubois de son vrai nom Claudine Lucie Pauline Huzé a débuté avec la Nouvelle Vague aux côtés de Rohmer, Godard ou encore Truffaut. Dubois a étudié l’art dramatique de la Rue Blanche, et y apprenne les classiques et la comédie moderne. Tandis que l’actrice jouait dans une pièce de théâtre, François Truffaut l'a repérée et l'engage pour « Tirez sur le pianiste » et lui donne son nom de scène « Marie Dubois ». Alors âgée de 23 ans, les premiers symptômes de sa maladie se sont déclarés au cours de ce tournage.
Avec son bandeau blanc cerclant ses cheveux, sa silhouette fine, on se souviendra de l’actrice au travers de ces rôles tous aussi emblématiques et fabuleux les uns que les autres, comme dans « Jules et Jim » de François Truffaut, « Une femme est une femme » de Jean-Luc Godard ou encore « La Ronde » de Roger Vadim, dans des films grands publics, dont « Les grandes gueules », de Robert Enrico, et d’autres films plus singuliers comme « Le voleur », de Louis Malle, « Vincent, François Paul et les autres », de Claude Sautet, ou encore « Mon oncle d'Amérique », d'
Alain Resnais.
Mais sa notoriété et sa gloire, elle les doit à son rôle de Juliette dans « La Grande Vadrouille » de Gérard Oury. Elle n’aura l’occasion de mettre son talent au premier plan que très rarement, mais obtiendra néanmoins en 1977 le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour sa remarquable interprétation de la femme jalouse, Dominique Montlaur dans « La Menace » d'Alain Corneau. Malheureusement, sa maladie la rattrape après le tournage.
En 2001, elle s’est ouvertement engagée dans le combat contre la sclérose en plaques et décède dans une maison de retraite où elle vivait depuis 2010, le 15 octobre 2014.
Livre d'Or