Passionné de psychanalyse et de structuralisme, philosophe de formation, compagnon de Severo Sarduy, pionnier des éditions du Seuil où il publie entre 1957 et 1991, les œuvres de Jacques Lacan, de Paul Ricoeur, de Roland Barthes, de Philippe Sollers, d’Alain Badiou, de Jean-Claude Milner, de Christian Jambet, de Carlo Emilio Gadda ou encore d’Italo Calvino, François Wahl est décédé le 15 septembre.
Né à Paris le 13 mai 1925,
François Wahl s’est engagé alors très jeune, dans des mouvements de résistance. À la déportation de son père, administrateur des Galeries Lafayette à Auschwitz, ayant été dénoncé comme Juif, le jeune Wahl fut accueilli dans un couvent de bénédictins où il commença à pratiquer l'œuvre de Saint Augustin. Il rejoint en juin 1944 le maquis et retourne à la Libération à Paris. Il rencontre Élie Wiesel et milite au sein du Groupe Stern pour la création de l’État d'Israël jusqu'en 1948.
Il obtient, à l’issue de ses études à Paris, l'agrégation de philosophie.
Il entre en 1957, aux Éditions du Seuil et fonde en 1966 la collection « L'Ordre philosophique » avec Paul Ricoeur. En publiant notamment Lacan et Barthes, il participera à la promotion du structuralisme. Wahl a ainsi permis à Lacan de réaliser sa collection dont : « Le champ freudien », où des textes classiques de Maud Mannoni, d’Octave Mannoni, ou encore de Serge Leclaire ont été publiés.
Il décide en 1991 d’arrêter toute activité éditoriale pour se dédier à l'écriture. Il publie cinq ans plus tard, « Introduction au discours du tableau » puis « Le Perçu » en septembre 2007, son second ouvrage dans lequel il se réconcilie avec la grande tradition phénoménologique.
Malgré son rôle historique, les Éditions du Seuil n’ont pas accepté « Le Perçu », arguant de son volume (800 p.), alors qu’elles continuaient à publier les lettres de Martin Heidegger à Elfride, sa femme. Suite à ce refus, Barbara Cassin et Alain Badiou qui dirigeaient depuis le départ de Wahl la collection « L'ordre philosophique » ont démissionné.
Wahl était respecté et aimé pour sa manière admirable d'éditer et de lire les livres en entretenant avec autrui une relation d'amour à la fois rigoureuse, fusionnelle et distante.