« Votre venue est la bienvenue ! », clamait-elle en ouvrant la porte
Elle était à la fois autoritaire et souriante, ce fut sa signature distinctive sur la scène et à l'écran.
Hélène Duc s'est éteinte dimanche 23 novembre à l’âge de 97 ans. Elle était très affectée par le décès de sa fille Élisabeth Catroux l’année dernière, qui avait a connu, elle aussi une carrière d'actrice.
« Je n'ai parlé à personne depuis quatre jours. J'aime bien être seule, sauf quand cela dure trop longtemps. » disait cette résistante et comédienne qui n'y allait pas par quatre chemins pour exprimer ce qu'elle avait sur le cœur.
La terrible comtesse Mahaut d’Artois des « Rois maudits »
Elle restera sans doute, pour beaucoup de Français, la terrible comtesse Mahaut d’Artois des « Rois maudits », le rôle qui l’a fait connaître en 1972, du grand public. Une mini-série française qui a connu un succès populaire dans les années 1972, réalisée par Claude Barma et tirée d’un roman de Maurice Druon. La comédienne aimait passionnément ce rôle de « casse-pieds », dans lequel elle a pu faire éclater sa démesure.
Née à Bergerac le 22 mars 1917, Hélène Duc a passé sa tendre enfance dans sa ville natale et monte à Paris à l’âge de 17 ans pour continuer ses études.
Hélène Duc manifestait dès son plus jeune âge un goût prononcé pour les lettres et la déclamation. C’est donc tout naturellement qu’elle auditionne à 19 ans, au cours de Claude Dauphin. Dans « On ne badine pas avec l'amour », elle a donné la réplique à Jean Desailly. Ses premiers maîtres ont été Louis Jouvet, les Pitoëff ou encore Dullin. Percer le monde du théâtre était difficile, mais elle ne s’est jamais désarmée.
La Seconde Guerre mondiale a malheureusement freiné ses ardeurs
Elle a dû revenir à Bergerac pour enseigner à l'école Jules Ferry. C'est dans cette ville qu’elle aimait tant qu’avec sa mère, Hélène Duc aida des juifs à franchir la ligne de démarcation. De cette action,
le mémorial Yad Vashem décide de la reconnaître avec sa mère Jeanne « Juste parmi les nations » en 2005.
Hélène Duc avait un puissant attachement aux gaullistes. Elle était mariée au fils du général Catroux. La comédienne fut pourtant, durant des années et bien avant 1981, une adhérente de
François Mitterrand. Hier encore, elle regrettait que Jack Lang ne soit plus ministre.
À l’annonce de la mort d’Hélène Duc, Juliette Gréco qui a eu le privilège de l’avoir comme professeur, la pleure : « Je lui dois tout. Elle a été ma mère », a-t-elle dit.
Livre d'Or