Il nous aura éclairé par son courage et sa tolérance
L’
annonce du décès de Nelson Mandela, jeudi 5 décembre, par le président sud-africain Jacob Zuma a provoqué une déferlante de réactions parmi les chefs d'État du monde entier.
Nelson Mandela est mort, à l’âge de 95 ans, à son domicile de Johannesburg. Même si le monde entier se préparait déjà depuis plusieurs mois à sa disparition, l’annonce du décès de l’icône de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, a donné lieu à de vives réactions.
Sa lutte historique et sans relâche contre l'apartheid a fait de
Mandela un héros en Afrique du Sud et un symbole de paix dans le monde entier. Ses actions pacifiques contre la ségrégation raciale et pour l'établissement d'une démocratie sud-africaine lui ont valu de recevoir le prix Nobel de la paix en 1993.
Vingt-sept ans derrière les barreaux
- Condamné à perpétuité. Arrêté en 1962 puis emprisonné dans le fort de Johannesburg, Mandela est condamné à la réclusion à perpétuité en 1964 pour sédition et échappe de peu à la peine de mort. Commence alors un long emprisonnement au bagne de Robben Island, situé au large du Cap, où Mandela passera ses 18 premières années d'emprisonnement, sous le numéro de matricule 46664.
- Il y effectue des travaux forcés à longueur de journée, dans une carrière de chaux, où il casse des cailloux. Exposé au soleil et à la poussière pendant des années, Mandela y voit sa santé se détériorer.
- En 1982 il est transféré dans une prison de la banlieue du Cap, Mandela devient une cause de mobilisation internationale. La pression locale et mondiale exercée sur le gouvernement sud-africain influence d'ailleurs fortement sa libération.
- Le 11 février 1990. La levée de l'interdiction de l'ANC est également annoncée par le président sud-africain Frederik de Klerk.
- S'ouvre alors une période de négociations avec le gouvernement pour mettre fin aux ségrégations raciales. En 1991, les dernières lois de l'apartheid sont abandonnées.
- A la tête de l'ANC depuis 1991, Nelson Mandela accède à la présidence du pays en 1994, après la large victoire de son parti aux premières élections générales multiraciales. Il préside ainsi le premier gouvernement non racial du pays, composé d'une coalition entre l'ANC, le Parti national et le parti zoulou Inkatha Freedom Party, et prône la réconciliation entre les races. Entre temps, en 1993, il reçoit le prix Nobel de la paix.
Icône mondiale de la réconciliation
Immensément populaire dans son pays natal et à l'échelle planétaire, Madiba (le surnom inspiré de son nom de clan) a été érigé en "icône mondiale de la réconciliation", selon les mots de l'archevêque sud-africain Desmond Tutu, et est un des ex-hommes d'Etat les plus respectés au monde.
Dès l’annonce du décès de celui que le monde entier vénérait comme une incarnation de la réconciliation raciale, des centaines de personnes de toutes origines ont commencé à se rassembler près de la maison de Mandela, à Johannesburg et Le Monde entier lui rend
hommage.
L’ambiance n’était pas au recueillement mais à la célébration, avec des chants anti-apartheid ou à la gloire de Madiba (son nom de clan), repris en choeur par la foule qui agitait des drapeaux et scandait parfois :
«Viva Mandela» ou «Longue vie à Mandela».
Si son institutrice l’a nommé Nelson, son père l’avait appelé Rolihlahla («celui par qui les problèmes arrivent», en xhosa).