Avis mortuaire : Arsène Tchakarian
Le dernier survivant du groupe « Manouchian »
L’ancien résistant Arsène Tchakarian est décèdé à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif selon Le Figaro, le samedi 4 août 2018. Il participait encore le 18 juin à la commémoration de l'appel du général de Gaulle et à une cérémonie d’hommage à ses 23 frères d’armes fusillés en 1944.
Né le 21 décembre 1916 à Sabanja dans l’Empire ottoman, Arsène Tchakarian se voit, avec sa famille, de suivre l'exil de nombreuses familles arméniennes qui sont dans l’obligation de quitter le territoire turc, en raison du génocide arménien et des conséquences de la Première Guerre mondiale.
Alors âgé de 14 ans, la famille Tchakarian arrive à Marseille après avoir obtenu deux ans plus tôt le passeport Nansen leur permettant de voyager.
⦁ En 1936, il fait la connaissance du poète arménien et militant communiste Missak Manouchian alors qu’il participait aux manifestations du Front populaire.
⦁ A l’âge de 21 ans, Arsène Tchakarian intègre le 182e régiment d'artillerie lourde de Vincennes. Il participe ensuite aux combats des Ardennes et de la Meuse en 1939 et 1940.
⦁ Après la défaite française de la bataille de France, il est démobilisé, le 05 août 1940 à Nîmes. Cette même année, il part à Paris pour rejoindre Missak Manouchian avant la rupture du pacte germano-soviétique.
Le « Groupe Manouchian ».
Le "groupe Manouchian" naît en 1943, quatre ans après le début de la guerre. On y retrouve des immigrés venus d'Italie, de Pologne ou d'Arménie comme Missak Manouchian. Sous sa direction, le groupe multiplie les opérations contre l'occupant nazi. Ils font dérailler des trains, sabotent des installations et assassinent des responsables allemands. Le 28 septembre, ils abattent à Paris l'officier SS Julius Ritter, responsable en France du Service du travail obligatoire (STO). Ils seront 24 à être livrés à la police allemande le 16 novembre 1943, à Évry dont Missak Manouchian. Le 15 février, un simulacre de procès s'ouvre à l'hôtel Continental de Paris. Au terme d'une courte délibération, ils seront 23 à être condamnés à mort le 21 février et fusillés le même jour sur le Mont Valérien à l'ouest de Paris (En 1947, les condamnés à mort recevront la médaille de la Résistance à titre posthume.)
L'inhumation de Arsène Tchakarian
Grâce à un policier, Arsène Tchakarian échappe de peu à la rafle. Exfiltré vers Bordeaux, il continuera à servir la Résistance jusqu'à la Libération. Bardé de décorations après-guerre, il reprend son activité de tailleur mais devra patienter jusqu'en 1958 pour être naturalisé français.
Promu à titre exceptionnel officier de la Légion d'honneur en 2012, il était père de six enfants. Arsène Tchakarian a été inhumé au cimetière parisien d’Ivry près du « carré des fusillés » où reposent ses camarades du groupe Manouchian.
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