Des émissions spéciales qui ont durée de longues heures sur les chaînes de télévision, associées à de témoignages célébrant une grande personnalité hors du commun : à l'annonce de la disparition de la
reine Fabiola, vendredi 5 décembre, veuve du roi Baudouin, les Belges plongent à nouveau dans la tristesse, dans la commémoration de son passé révolu, sans oublié le souvenir des 33 ans de règne d'un monarque aussi populaire que réservé, au gouvernail d'un pays prospère, non fédéralisé et consensuel à l'époque…
La reine paraissait ces derniers temps, très affaiblie et se déplaçait en fauteuil roulant. En 2009, elle a été déjà hospitalisée pour une broncho-pneumonie. À la mort de son mari, en 1993, la comtesse de Mora y Aragon, vivait à Bruxelles, dans le château de Stuyvenberg où elle est décédée vendredi. Elle avait 86 ans et s'était retirée il y a environ un an de la vie publique.
Née à Madrid le 11 juin 1928, issue d’une famille de la noblesse espagnole, Fabiola Fernanda Maria De Las Victorias Antonia Adelaida a d’abord exercé en tant qu'infirmière avant de devenir en 1960 reine des Belges, en épousant le roi Baudoin, le plus jeune souverain d'Europe pour partager avec lui 33 ans de vie commune.
Le destin a malheureusement fait que le couple n’ait jamais eu d'enfants. Fabiola a connu cinq fausses couches pendant les premières années de son mariage. Le couple ne laisse donc aucun héritier au royaume. La reine multiplie dès lors les actions caritatives, en créant la Fondation Reine Fabiola pour la santé mentale. « Nous avons compris que notre cœur était plus libre pour aimer les enfants, absolument tous », confia-t-elle un jour. Elle s’est également consacrée à l'émancipation des femmes dans les pays sous développés et à la lutte contre la prostitution.
Cette reine très croyante a marqué les esprits en assistant aux obsèques de son défunt mari en 1993, vêtu tout blanc, signe de résurrection et d'espoir. Seulement, vingt ans plus tard, elle se retrouve au milieu d'une polémique suite à la création d'une « fondation privée » qui avait notamment pour but d’aider ses neveux et nièces ainsi que des œuvres sociales et culturelles soutenant ses convictions catholiques. Cette fondation était perçue comme un moyen permettant à ses héritiers d’échapper aux droits de succession.
Clamant son innocence, Fabiola y est finalement renoncée et s’est retirée de plus en plus de la vie publique. Ses dernières apparitions publiques remontent en juillet 2013, l’une le 21 juillet, lors de la passation de pouvoir du roi Albert II à son neveu Philippe, et l’autre le 31 juillet pendant la messe pour les 20 ans de la mort du roi Baudouin.