Auteur de plusieurs ouvrages touchant l'art au XXe siècle
« Françoise Daix fait part avec tristesse du décès ce dimanche matin de son mari,
Pierre Daix », a indiqué son épouse dans une déclaration transmise à l'AFP. L’écrivain, journaliste ancien résistant et déporté, Pierre Daix, auteur de plusieurs ouvrages touchant l'art au XXe siècle, s’est éteint dimanche 2 novembre à l'âge de 92 ans.
« Un homme libre », c’est ainsi que le président François Hollande l’a qualifié
« Il participa à la toute première révolte étudiante sous l'Occupation, le 11 novembre 1940 à l'Arc de Triomphe. Résistant, il fut arrêté, torturé et déporté à Mauthausen », ajoutait-il.
Pierre Daix, amateur de l'histoire de l'art et, en particulier, de son ami Pablo Picasso a consacré une grande partie de ses ouvrages à Picasso et à la peinture. Il s’est également intéressé au cubisme, Rodin,
Manet, Gauguin, Soulages, Hartung, les surréalistes, Matisse, Alechinsky, Zao Wou-ki, ou encore l’homme d'affaires et collectionneur François Pinault.
On lui doit également « Aragon » (1975), « Les Hérétiques du PCF » (1980), ou encore « Bréviaire pour Mauthausen » qui lui a valu le prix François Mauriac en 2005. Parmi ses nombreux romans, on peut citer « La Dernière Forteresse » (1950), « Classe 42 » (1951), « Les Chemins du printemps » (1979), « L'Ombre de la forteresse » (1990), ou encore « Quatre jours en novembre » (1994).
Médaillé de la Résistance, croix de guerre 39-45 et grand-croix de la Légion d'honneur en 2012, on lui doit une cinquantaine de livres
Né à Ivry-sur-Seine (
Val-de-Marne), le 24 mai 1922, Pierre Daix adhère au Parti communiste dès l'âge de 17 ans, à l’issu de ses études à la faculté de lettres de Paris, en 1939 et entre après dans la Résistance. Arrêté, Pierre Daix a été emprisonné au camp de Mauthausen (Autriche), une épreuve qui l’a conduit à écrire en 2008 « Les Revenantes », un roman consacré aux femmes déportées. À sa Libération, il rejoint le cabinet de Charles Tillon, un ministre communiste de l’époque, puis, travaille de 1948 à 1972, à la revue « Les Lettres françaises » en tant que rédacteur en chef, dirigé par Louis Aragon qui deviendra plus tard un grand ami. Il fut ensuite, de 1950 à1953, directeur du quotidien communiste « Ce Soir ».
Il sera trente ans plus tard, de 1980 à 1985, conseillé de la rédaction du « Quotidien de Paris » puis travaillera pour
le Figaro littéraire.
Aveugle devant les abominations commises en Union Soviétique, Daix changera dans les années 1960, de position, choqué par le résultat du Printemps de Prague.
À la sortie de « L'Archipel du Goulag », il publie « Ce que je sais de Soljenitsyne » en 1974, et rompt avec le PCF.