Clap de fin pour le metteur en scène et comédien
Le metteur en scène et comédien
Jean Dautremay, qui fut sociétaire de la Comédie-Française, est mort à Paris lundi 13 octobre des suites d'un cancer, a annoncé la maison de Molière. Pudique et discret, ce fin lettré et grand acteur musicien
s’en est allé à 71 ans.
Né à Barcelonnette en 1943, Dautremay s’est initié à la philosophie à l’Université d’Aix-en-Provence et se lance par la suite dans l’aventure de la décentralisation et du théâtre aux côtés d’Antoine Bourseiller, à l’époque des « jeunes turcs » qui rêvaient à l’orée de 1968, de révolutionner la scène.
Un cancer a eu raison de lui
En 1968, il s’installe à Paris, rejoint au Théâtre de l’Espérance, Jean-Pierre Vincent, puis l’accompagne au Théâtre national de Strasbourg. Il a également travaillé le duo Peyret-Jourdheuil avec notamment André Engel et Jorge Lavelli. Il s’est surtout lié à Jacques Lassalle et participe avec lui à plusieurs de ses mises en scène. Quand Lasalle est nommé administrateur de la Comédie-Française en 1990, il l’a fait jouer dans la troupe en interprétant « Le Mari », de l’Italien Svevo. Il signe à partir des années 80, ses premières mises en scène, dont des textes de Leiris au Festival d’Avignon.
En 1984, il met en scène « Est-il bon ? Est-il méchant ? » de son cher Denis Diderot dont il avait monté trois ans plus tôt, « Dorval et moi », au Petit-Odéon, avant d’être embauché comme pensionnaire en septembre 1991. Nommé sociétaire de la Comédie-Française en 1993, il ne quittera la maison que quinze ans plus tard, la maladie l’ayant saisi.
La musique lui donnait des ailes...
Il a également joué dans « Le Balcon » de Jean Genet, en incarnant le chef de la police, un mis en scène de Lluis Pasquel, interprète Argan dans « Le Malade imaginaire » de
Molière, Rosmer dans « Rosmersholm » d'Ibsen avec le metteur en scène, Jacques Lassalle, puis dans « L'Éléphant d'or » de Koplov en jouant Motchalkine, mis en scène par Bernard Sobel.
Quand Daniel Mesguich a mis en scène « La Vie parisienne » de Jacques Offenbach,
Dautremay s’est allègrement amusé, la musique lui donnait des ailes. L’un des plus inoubliables parmi les spectacles auxquels il a participé est sans doute ce « Malade Imaginaire » de Molière au Théâtre du Châtelet avec William Christie qui avait retrouvé l’apparition de Marc-Antoine Charpentier, dans les archives de la Comédie-Française., une version du « Malade Imaginaire » fut en 1990, un enchantement qui rassemblait tout ce que Jean Dautremay aimait, la belle langue, la musique, la danse, la comédie, la vie même.
Livre d'Or