Une longue maladie l'a emporté
« Né à Lyon, à la Saint-Isidore (4 avril, ndlr) 1947, il bruinait légèrement sur les quais de Saône. », c’est ainsi qu’il se décrivait en guise d’indices biographiques, il partageait son temps entre le
Vaucluse où il habite et sa ville natale. L’auteur
Pierre Autin-Grenier s’est éteint à Lyon, samedi 12 avril
à l’âge de 67 ans, des suites d’une longue maladie.
Une plaisanterie délicieusement noire qui différenciait ses textes
Ce fanatique de la brièveté a signé plusieurs récits. De ses œuvres : « Entre parenthèses » en 1978, « Jours anciens » en 1980, « Chroniques des faits » en 1992, « Légende de Zahkor » en 1996, « Histoires secrètes » en 2000 et 2013, « Les radis bleus » en 2005 et de ses récits : « Je ne suis pas un héros », « L’éternité est inutile » ou encore « Toute une vie bien raté »,
Pierre Autin-Grenier s’est bâti de livre en livre, une méthode bien à lui dans laquelle la révolte est restée intacte.
Ses phrases cinglantes remarquables
Malgré sa grande drôlerie et même si on rit à la lecture de ses livres, son mécontentement envers un monde où l’amour et la fraternité n’ont plus beaucoup de sens, pointe fréquemment derrière la joyeuse gouaille, l’autodérision, et les phrases cinglantes où il aborde le quotidien le plus ordinaire. Pour s’en persuader, il faut lire quelques lignes de « Je ne suis pas un héros » :
« Je ne sais pas ce qui se passe dans le Montana, mais jamais personne ne m'écrit de là-bas. Je ne demande pourtant pas à recevoir des lettres de plusieurs pages en provenance directe d'Helena, la capitale ; non, mes espérances sont plus modestes et un simple mot, même d'un type perdu dans les Rocheuses, ferait parfaitement l'affaire. Sur les 808 100 habitants de cet État qui compte quelque 381 000 km2, il devrait bien se trouver au moins un individu pour s'inquiéter de moi et me donner des nouvelles du Montana... »
Ses livres sont emplis de bistrots parmi lesquels on peut citer « Friterie Bar Brunetti » qui rappelle que beaucoup de révolutions ont débuté dans les cafés, ou encore « C’est tous les jours comme ça » sorti en 2010, qui lui a valu le Prix de l’humour noir en 2011.