Obsèques : Jacques Perrin

Il était l’un des visages du cinéma français depuis près de 60 ans

L’acteur et réalisateur Jacques Perrin est mort à l’âge de 80 ans. « La famille a l’immense tristesse de vous informer de la disparition du cinéaste Jacques Perrin, mort le jeudi 21 avril à Paris. Il s’est éteint paisiblement à l’âge de 80 ans », a annoncé son fils, Mathieu Simonet (Simonet étant le vrai nom de famille de Jacques Perrin) et ses proches. Sa voix douce et sa chevelure grise devenue blanche étaient familières au grand public.

Immergé dès son enfance dans l'univers du théâtre, Fils d’un régisseur à la Comédie-Française (devenu souffleur au TNP), Alexandre Simonet, et d’une comédienne, Marie Perrin, il monte sur les planches dès l’âge de 15 ans, puis entre au Conservatoire. Il commence sa carrière au cinéma en 1958 avec une apparition dans Les Tricheurs de Marcel Carné, avant un premier rôle important dans La Fille à la valise de Valerio Zurlini.

Acteur, cinéaste et producteur.

Il a tourné dans plus de 70 films à partir des années 1950.
⦁ Sous la direction de Jacques Demy (Les Demoiselles de Rochefort, en 1967 ; Peau d'âne, en 1970).
⦁ Le Crabe-Tambour (sorti en 1977) était reparti avec trois César dont un du meilleur acteur pour Jean Rochefort.
⦁ Il poursuit sa collaboration avec Pierre Schoendoerffer dans « L'Honneur d'un capitaine » en 1982.

Jacques Perrin a aussi été le coproducteur d'une quinzaine de films depuis la fin des années 1960, parmi lesquels :
Z de Costa-Gavras (1968) ou Les Choristes (2004) de son neveu Christophe Barratier, dans lequel il jouait également (8,6 millions d'entrées).

Défenseur engagé de la nature.

Jacques Perrin coproduit Le Peuple singe (1989) Microcosmos : le peuple de l’herbe (1996), qui lui vaut l’année suivante le César du meilleur producteur, ou Himalaya : l’enfance d’un chef (1999), avant de coréaliser lui-même un certain nombre de documentaires remarqués :
⦁ Le Peuple migrateur, en 2001, et Océans, en 2009, avaient démontré la possibilité de réunir un public large autour des beautés de la nature.
⦁ En 2016, Les Saisons relatait l’histoire de la forêt européenne depuis la fin de la dernière période glaciaire.
« S’intéresser à la nature, c’est prendre les armes pour la défendre. Le cinéma est évidemment l’une des armes les plus pertinentes, l’émotion possède plus de force de résonance qu’un discours », affirmait-il.

Un dernier rôle en mars 2022

Son tout dernier rôle au cinéma, dans Goliath, sorti à peine un mois avant sa disparition faisait écho à ses combats écologistes nous rappelle le journal La Nouvelle République, dans ce thriller autour des pesticides, il fait équipe avec un redoutable lobbyiste de l’industrie phytosanitaire, campé par Pierre Niney.

Commandeur de la Légion d'honneur et membre de l'Académie des beaux-arts, Il est officier dans la réserve citoyenne de la Marine nationale, avec le grade de capitaine de frégate « L’expérience de l’océan vous rend meilleur » disait-il. Lui qui n’a jamais cédé au bruit et à l’agitation, encore moins au vedettariat, préférait, par nature, le calme et la douceur qui s’étaient inscrits dans sa voix, son visage et ses gestes...

Depuis l'annonce de sa disparition, les hommages se multiplient, certaines personnalités ayant tenu à honorer la mémoire de celui qui disait : "Le cinéma ça ne va pas fondamentalement changer le caractère des gens mais ça les rend tout de même sensibles".