Obsèques : Jean-Pierre Bacri
« Quoi ?!... je suis mort et alors ? je fais la gueule c’est normal... Non ?... »
La phrase aurait pu être prononcée par ce taciturne de Jean-Pierre Bacri, lui qui avait écrit plusieurs pièces de théâtre et des films avec Agnès Jaoui, qui fut aussi sa compagne jusqu'en 2012. On leur doit des pièces à succès :
"Cuisine et dépendances", "Un air de famille" (adaptés au cinéma) et plusieurs films : "Le goût des autres", "Comme une image"...
Depuis l'annonce de la mort de Jean-Pierre Bacri, des suites d'un cancer (qu'il n'avait pas rendu public), la télévision bouleverse ses programmes pour lui rendre hommage.
Et si la presse « people » insiste sur les confidences sur sa maladie et son courage, nous préférons le titre de France culture : Pourquoi aimions-nous tant Jean-Pierre Bacri ?.
"Je n’ai pas de raisons d’être gai, je suis un être humain, pas un animateur"
Il était populaire partout, populaire du Figaro à L’Humanité. Parce que le type qu'il incarnait ; le bougon râleur est probablement l’un des personnages les plus chers au cœur des Français, de tous les Français car nous le sommes tous, plus ou moins... et il devait souvent justifier sa ronchon attitude : « Tout le temps sourire. Eh bien j’en ai eu marre. J’ai décidé que c’était inhumain. Que je ne ferais plus jamais ces minables concessions d’amabilité et de sourire forcé. Quand je sourirais, ce serait spontanément, quand ça me viendrait. Parce qu’un sourire, ça a de la valeur. » déclarait-il au Monde Magazine il y a 10 ans.
Bacri n'aimait pas qu'on le réduise à cela. Il n'aimait pas qu'on le réduise tout court, fuyant autant que possible toute forme de généralité.
Bacri débute comme placeur à l'Olympia pour payer ses études et écrit des pièces de théâtre.
⦁ « Le doux visage de l'amour » remporte le prix de la Vocation en 1979.
⦁ Il interprète, pour la première fois au cinéma, le rôle de l'anesthésiste dans Le toubib en 1979.
⦁ Il devient célèbre deux ans plus tard grâce au film d'Alexandre Arcady, Le grand pardon.
2 Molières Au théâtre : il reçoit le Molière de l'auteur en 1992 pour Cuisine et Dépendances et le Molière du comédien en 2017 pour son rôle dans Les Femmes savantes.
5 Césars Au cinéma : il reçoit quatre fois le César du meilleur scénario original, remporte une fois le César du meilleur acteur dans un second rôle et est nommé six fois pour le César du meilleur acteur.
« La mort, ce n’est pas contagieux, c’est héréditaire »
A l’heure de la nécrologie de ce formidable acteur, il nous vient à l’esprit le film de Gérard Pautonnier « Grand froid » où la mort devient drôle, le ton de ce film et son humour noir détonnent. Des répliques comme « La mort, ce n’est pas contagieux, c’est héréditaire » valent leur pesant d’or. Le réalisateur parvient à faire rire avec un thème aussi sérieux que les décès et le voyage d’un cadavre. Pour Bacri, le rire est un réflexe de défense face à la peur de la mort. « Cela fait un bien fou de s’amuser de quelque chose d’effrayant et c’est intéressant d’entendre ce type de réaction » déclarait-il lors d’une présentation du film en salle.
Aujourd’hui nous n’avons pas le « sens de la fête », et comme le dit si bien Slate.fr : Bacri injectait de l'humanité dans la gaudriole. Peu d'acteurs auraient pu prononcer la réplique dans le film « Didier » : « On ne sent pas le cul quand on ne connaît pas », en ayant l'air aussi concerné... sa personnalité et son talent vont nous manquer. « Fait chier » pour emprunter au vocabulaire préféré de ses personnages...
Pour poursuivre votre visite vous pouvez :
- Découvrir la publication en ligne sur : Témoignages clients - Page 12
- Voir l'information présentée dans : Tous les avis de décès de célébrités en 2022
- Vous reporter à la page : Hauts de Seine
- Lire la page : Le Paysan Lorrain
- Investiguer la page portant sur : Publication d’un avis dans un journal local ou national
- Parcourir le descriptif sur : Obsèque : Pierre DANSEREAU
- Explorer le contenu du texte sur : Mort : Jean-Jacques de FELICE
- Examiner la page qui suit : Auvergne
Livre d'Or