Jacques Chirac
Président de la République 1995-2007
« Mes chers compatriotes … »
Sa famille a annoncé son décès ce jeudi 26 septembre à l'AFP. Souffrant d'une maladie dégénérative, il vivait reclus depuis quelques années. Mais Jacques Chirac incarnait surtout quarante ans de vie politique française. Sa carrière politique, de la mairie de Paris au RPR en passant par Matignon et l’Elysée, restera comme l’une des plus remarquables de la Ve République.
Chirac le « Bulldozer »
(comme l’appelait Georges Pompidou)
Douze ans de présidence de 1995 à 2007 ont couronné une carrière politique exceptionnelle, qui a vu le Corrézien occuper tous les mandats les plus prestigieux :
⦁ Après avoir commencé comme secrétaire d'Etat sous Pompidou
⦁ Jacques Chirac est Premier ministre sous Giscard (de 1974 à 1976)
⦁ Maire de Paris (entre 1977 et 1995)
⦁ A nouveau à Matignon lors de la cohabitation avec François Mitterrand (de 1986 à 1988).
⦁ En 1995, il accède enfin au sommet de la République à 63 ans, en l'emportant à la présidentielle contre Lionel Jospin. "Chichi" ne quitte plus l'Elysée jusqu'à sa retraite politique en 2007, après sa réélection de 2002.
Ses mandats élyséens resteront marqués par :
⦁ Son « non » à la seconde guerre d'Irak
⦁ La fin de la conscription militaire,
⦁ La reconnaissance de la responsabilité de l'État français dans les crimes nazis,
⦁ Le passage au quinquennat, le cri d'alarme (« notre maison brûle ») face à la dégradation de l'environnement,
⦁ Une première victoire importante sur l'absurde mortalité routière.
Mais aussi le serpent de mer des baisses d’impôt, le gonflement de la dette, et le chômage qui n’a pas baissé pendant ses deux mandats resteront pour lui un remord permanent.
En parcourant Libération, Le monde, Marianne ou Le Figaro et tous courants politiques confondus (ou presque), « un grand homme d’Etat » et « un immense humaniste » sont les termes qui caractérisent le plus souvent le Président. Bien entendu, en période de deuil, les hommages sont souvent consensuels comme le relaye le Parisien. A l’exception du quotidien communiste, l’Humanité, qui développe les côtés sombres du chiraquisme et son bilan négatif.
« L’homme pressé qui aime la route plus que l’étape », comme l’écrit Libération. Gros mangeur, grand séducteur, Chirac avalait les kilomètres et les dossiers aussi vite que la choucroute ou les têtes de veau. Mais toujours, il avait cette empathie en serrant les mains par centaine qui sait perdre du temps pour gagner des voix, cette simplicité de plain-pied qui n’était pas feinte…
Profondément gaulliste (à partir de 1958…), il a séduit les Français avec une sympathie qui deviendra sa marque de fabrique, mais aussi son meilleur atout.
N’a-t-il pas su représenter un peu successivement tous les Français ? L’Assemblée nationale et le Sénat ont observé une minute de silence pour lui rendre hommage.
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