Hommages : Jean-Pierre Marielle
Le dernier « grand duc » du cinéma n’est plus.
Incarnation d’une époque où les acteurs se délectaient à jurer et fumer à l’écran, l’inoubliable interprète de Monsieur de Sainte-Colombe dans "Tous les matins du monde" (1991) et grande figure du cinéma et du théâtre français, est décédé à l'âge de 87 ans, a annoncé son épouse.
Jean-Pierre Mocky rapporte que Jean-Pierre Marielle était atteint de la maladie d'Alzheimer, ce qui l'empêchait de tourner de nouvelles productions.
Le réalisateur explique qu'il était impossible pour Jean-Pierre Marielle de jouer sur un plateau de cinéma : "Il a perdu beaucoup de sa présence lorsqu’il a eu la maladie d’Alzheimer. On ne pouvait plus le faire travailler. On a voulu le faire travailler le plus tard possible et on a été obligé de s’arrêter."
Le comédien à la voix caverneuse avait disparu des écrans depuis plusieurs années, après avoir joué dans plus d'une centaine de films (sous la direction notamment d'Audiard, Blier, Molinaro, Mocky, Sautet, Tavernier, Miller) et d'innombrables pièces et téléfilms.
D'abord acteur de théâtre et de boulevard, Jean-Pierre Marielle connaîtra des débuts timides au cinéma avant d'exploser à la fin des années 60 et d'imposer sa gouaille et son air désabusé, autant dans des films comiques que tragiques, d'auteur que grand public.
Il marquera les esprits dans :
· "Le diable par la queue" de Philippe de Broca
· "La valise" de Georges Lautner
· "Comment réussir quand on est con et pleurnichard" de Michel Audiard.
S'ensuit une intense activité devant les caméras (il enchaîne jusqu'à cinq films par an). Parmi eux :
. "Que la Fête commence" de Bertrand Tavernier
. "Dupont Lajoie" d'Yves Boisset
. "Les galettes de Pont-Aven" de Joel Séria
. "Coup de Torchon" de Tavernier, "Tenue de soirée" de Blier, "Uranus" de Claude Berri, "La Petite Lili" de Claude Miller et "Les âmes grises" d'Yves Angelo.
Nomination aux César
Au cours de sa carrière, il a été nommé sept fois aux César notamment pour son rôle dans "Tous les matins du monde", que beaucoup considèrent comme le sommet de sa filmographie.
Dans ses derniers films, Jean-Pierre Marielle s'est penché, à sa façon, sur la vieillesse et la dépendance, incarnant tantôt un vieillard à l'esprit embrumé, tantôt un père, frappé par le drame de la perte d'autonomie. L'une de ses dernières apparitions à l'écran était un plaidoyer pour le droit de mourir dans la dignité. Dans le téléfilm « Des roses en hiver », (diffusé sur France 2 en 2015), il incarnait un homme âgé gravement malade, atteint d'un cancer et décidant de recourir au suicide assisté en Suisse.
Le verbe traînant, l’air désabusé lui ont fourni une merveilleuse façade en trompe-l’œil dont il a peut-être usé avec un brin de malice. Pour tromper son monde et sans doute, aussi, pour avoir la paix, du moins avec les « cons » qu’il craignait comme la peste (« Ah oui, ça fout les jetons, les cons »).
Les obsèques se dérouleront dans la plus stricte intimité. Avec sa disparition, s'éteint une des dernières figures de "la bande du conservatoire", formée au début des années 50 par des acteurs comme Jean-Paul Belmondo, Claude Rich ou Jean Rochefort, l'ami de toute une vie pour Marielle.
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