Funérailles : Alexandre ASTRUC
Le Montreur d'ombres
Considéré comme étant l’un des pères spirituels de la Nouvelle vague, Alexandre Astruc est décédé le jeudi 19 mai 2016. Le cinéaste, réalisateur et écrivain français est théoricien de la « caméra-stylo » et figure du Saint-Germain-des-Prés d'après-guerre.
Alexandre Astruc avait considéré la littérature comme étant l’équivalent du cinéma
Hésitant à se définir comme étant un écrivain qui a réalisé des films ou l’inverse, Alexandre Astruc est mort dans sa ville natale, selon ses proches, d'après les informations publiées par Le Figaro.
L’ensemble de sa carrière cinématographique lui a valu le Prix René-Clair en 1994. Il est connu pour avoir adapté des romans à la télévision, à savoir « Une vie » tiré du roman de Maupassant ou encore « L’Education sentimentale » d'après Flaubert
Fils d’un journaliste, Alexandre Astruc a vu le jour le 13 juillet 1923 à Paris. Un an précédent la réalisation de « Ulysse ou les Mauvaises Rencontres » son premier court métrage en 1948, il a été assistant réalisateur de Marc Allégret dans Blanche Fury. La même année, il avait développé le concept de la « caméra-stylo » paru dans l'article « Naissance d’une nouvelle avant-garde » du magazine « L’Ecran Français » pour la première fois.
Sans abandonner tout à fait le cinéma ou, du moins, la réalisation de films, notamment pour la télévision, Alexandre Astruc connaît une seconde carrière, d'écrivain cette fois à partir des années 70 :
- Il publie notamment Ciel de cendres (prix Roger Nimier, 1975)
- Le Permissionnaire, en 1982
- Le Roman de Descartes en 1989.
Ami de Boris Vian, en 1996, il avait publié ses mémoires, aussi teintées de littérature que de cinéma, ainsi que le laissait entendre son titre : Le Montreur d'ombres. Onze films et documentaires pour le cinéma, neuf films pour la télévision, et douze ouvrages, voilà ce qui reste de sa vie riche. Preuve supplémentaire qu'il n'était ni un cinéaste, ni un écrivain, mais les deux à la fois. Un monument de la culture française, qui se voyait bien en ... peintre impressionniste.
Le vendredi 27 mai au cimetière du Père Lachaise, il y avait peu de monde...
« On n'y incinérait qu’Alexandre Astruc » (note Eric Neuhoff dans son article du Figaro Magazine). Aucune présence officielle du ministère de la Culture et de la Cinémathèque Française, dont il fut pourtant élu membre d'honneur pour en avoir été un ardent défenseur.
Lors de ces obsèques, Jean Douchet lui a rendu un hommage affectueux de cinéphile avisé pour mettre en évidence l’importance d’Astruc dans l’histoire du cinéma français d’après-guerre.
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