Alexis Vastine rêvait au fond de lui, d'une médaille d'or aux JO de Rio de 2016 aux allures de revanches. Candidat à « Dropped », une émission de téléréalité de TF1 qui devait être diffusée l’été prochain, le
boxeur a trouvé la mort le 9 mars 2015, dans un accident d'hélicoptère en Argentine, tuant dans la nuit de lundi à mardi neuf autres personnes,
parmi lesquels Camille Muffat et Florence Arthaud. Le père d'Alexis, vice-champion de boxe français dans les années 1980, Alain ignorait à son réveil le décès de son fils.
« J’ai appris la mort d'Alexis en allumant la télévision ce matin. Quand les gendarmes sont venus frapper à la porte, je le savais déjà. J’ai du mal à comprendre, à réaliser, à le croire. Je me dis que ce n’est pas possible, pas encore nous par pitié ! Il y a deux mois, avec sa maman, on avait déjà perdu notre fille dans un accident de la route. Elle n'avait que 21 ans. »
a-t-il expliqué au Parisien.
Né à Pont-Audemer le 17 novembre 1986, Alexis est issu d’une famille de boxeurs. Fils d’un ancien vice-champion dans les années 80, son père devient par la suite entraîneur en Normandie et fonde le Boxing club Vastine. Il a initié ses enfants à la boxe. Les frères et sœurs du boxeur se distinguent dans ce sport tant au niveau national qu’international. En 2008, Alexis entre dans l'armée, plus précisément dans le 121e régiment du train de Montlhéry puis se forme au monitorat de sport.
Alexis Vastine qui a concouru dans la catégorie super-léger, moins de 64 kg, a atteint les demi-finales en 2008 aux Jeux olympiques. C’est une décision d’arbitrage controversée qui a prononcé sa défaite face au Dominicain Félix Diaz. Vastine est reparti avec la médaille de bronze.
Le 29 novembre 2008, Alexis Vastine est sacré champion du monde militaire amateur, en ayant le dessus sur le Biélorusse Ramashkevich, à Bakou en Azerbaïdjan.
Sur décision arbitrale, il est éliminé en quart de finale aux Jeux olympiques d'été de 2012, dans les moins de 69 kg, face à l'Ukrainien Taras Shelestyuk. Une décision qui a été contestée par Vastine et clamée par le public londonien. Une double réclamation a été faite par l'équipe de France, avec le combat de Nordine Oubaali, éliminé dans la catégorie moins de 52 kg la même soirée, en quarts de finale. Une réclamation qui a malheureusement été rejetée. « Je ne pensais pas que ça arriverait une seconde fois. Je ressens de l’injustice, un gros ras-le-bol. Je dis clairement, c’est de la politique, ce n’est pas du sport. Quand je pense à mon avenir, je ne vois rien. On a brisé mon rêve », avait-il déclaré en larme dans un entretien à L’Équipe.
Champion olympique ou pas, Alexis avait fixé l’échéance de Rio comme date butoir pour raccrocher les gants. « Je suis un peu fatigué. J’ai fait un peu le tour. Je sens le besoin de m’ouvrir à un autre monde. Le théâtre et la comédie m’intéressent bien, mais il faut être bon pour en vivre. » avait-il récemment confié au micro de RMC. Des projets qui ne verront malheureusement jamais le jour. La vie en a décidé autrement.
« Alexis n’est pas mort sur un ring, mais pour moi il restera ce boxeur qui est mort sur scène, sous le regard du monde entier.
C’était un champion exceptionnel. Il symbolisait à la fois la grâce, la technique, la tactique, c’était un modèle. » a réagi Jean Savarino, son ex-entraîneur.
Livre d'Or