Un historien médiéviste de renom
L’ex-président de la Bibliothèque Nationale, ancien directeur des Archives nationales et surtout un historien médiéviste renommé,
Jean Favier s’est éteint mardi 12 aout à son domicile parisien des suites d’un cancer, a annoncé son fils à l’AFP samedi.
Né le 2 avril 1932 à Paris, Jean Favier a fait ses études à l'École des chartes et en sort diplômé d'archiviste paléographe en 1956. Il fut par la suite membre de l'École française de Rome avant d’obtenir l’agrégation d'histoire. De 1958 à 1961, il occupa le poste de conservateur aux Archives nationales avant d'être nommé pour l'année 1961-1962, professeur au lycée d'Orléans. De 1962 à 1964, il occupa au CNRS le poste d'attaché de recherche. Il débuta dès lors de 1964 à 1966, une carrière d'universitaire en tant que maître de conférences à l'université de Rennes, de 1966-1969 en tant que professeur à l'université de Rouen, puis à Paris, de 1965 à 1997, il fréquente l'École pratique des hautes études en tant que directeur d'études et de 1969 à 1997 comme professeur à l'université de Paris Sorbonne.
Un cancer a eu raison de lui
Il est devenu en 1975, directeur des Archives nationales, une fonction qu’il occupa pendant dix-neuf ans. Familier des médias, homme d'ouverture, il a été nommé en 1994 président de la Bibliothèque nationale de France puis, président de la Commission Nationale française pour l'UNESCO en 1997.
Jean Favier a laissé une grande richesse, faite de travaux spécialisés tels que « Les Finances pontificales » en 1966, « Finances et fiscalité au bas Moyen Âge » en 1971 et d'ouvrages grand public, tels que « Philippe Le Bel » (1978), « François Villon » (1982) ou encore « Les Grandes Découvertes » (1991).
Il avait publié en 1993, un « Dictionnaire de la France médiévale », le résultat de 15 ans de travail permettant de découvrir dix siècles de notre histoire en près de mille pages. Il dirigea ensuite la publication d’une Histoire de France chez Fayard, dont il fut lui-même l’auteur du deuxième tome qui s’intitule « Le temps des principautés. De l’an mil à 1515 ». De 1973 à 1997 il dirigea également la Revue historique, étant à l’aise dans les médias et anima l’émission « Question pour l’Histoire » sur France Inter.
Les hommages pleuvent
À
l’annonce de son décès, François Hollande
a rendu hommage à « l’un des plus grands historiens du Moyen Age, qui fut aussi un grand serviteur de l'État ». La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti quant à elle a salué un homme qui « faisait partie de ces historiens lucides, courageux, ennemis de tout préjugé, qui ont renouvelé notre perception d'une époque aussi passionnante et féconde que perturbée ».