Jacques Le Goff, l’historien médiéviste français est décédé mardi 1er avril à
l'hôpital Saint-Louis, dans sa 90e année. Né à Toulon, le 1er janvier 1924, il a eu comme maître Charles-Edmond Perrin et Maurice Lombard.
Ayant eu comme maître Charles-Edmond Perrin, le directeur de thèse de Georges Duby, et Maurice Lombard, influencé également par Henri Pirenne, un des bâtisseurs de l'École des Annales et par Henri Michel qui était son professeur d'histoire quand il était encore au lycée, Le Goff se passionne essentiellement dans ses recherches à l'histoire des mentalités et à l'anthropologie médiévale.
Né le 1er janvier 1924 à Toulon, Jacques Le Goff
qualifiait son père comme « un héros de l'intégrité, droit, honnête et dévoué ». Il tente ainsi d’interpréter le comportement de son père et de découvrir comment une société peut être faite par des comportements et des mentalités, modelés par l’histoire, ses évènements marquants et ses tendances. Les caractères opposés et pourtant complémentaires de ses ascendants, puisque son père était assez fermé à la religion et sa mère qui a reçu une éducation pieuse, reste très proche de la culture méridionale et des coutumes, ont amplement influencé les choix de Jacques Le Goff, notamment : au contact d’un enseignement public et d’une éducation religieuse, il a su élargir une liberté de conscience.
« C'est le dernier des grands qui vient de s'en aller », a Carffirme son ami, l'historien Pierre Nora, l'un de ses principaux éditeurs. Car
Le Goff s’aligne avec les grands historiens, tels que Fernand Braudel et Georges Duby, Marc Bloch et Lucien Febvre, il a changé notre relation avec l'histoire.
Avec Jacques Le Goff, le Moyen Âge n'est plus resté celui des obscurités, même s’il les a toujours montrés, de l'isolement des lépreux jusqu’à la répression des non croyants. Après ses œuvres telles que ses livres pédagogiques dont certains sont même dédiés aux enfants, le Moyen Age est devenu l’image de notre modernité, du démarrage de la ville jusqu’à la création des universités. Il a tout embrassé, tout brassé.
Jacques Le Goff est un homme qui est resté fidèle à la « gauche idéale » toute sa vie, a expliqué Pierre Nora, du Parti socialiste unifié (PSU) dont il était membre de 1958 à 1962. Vacciné très tôt contre le communisme, car il a assisté, en 1948, au coup de Prague soviétique en Tchécoslovaquie, il demeura un indestructible homme de gauche. Jacques Le Goff avait signé récemment
dans Le Monde une rubrique contre ceux qui, comme les « bonnets rouges », agressaient avec violence, le président de la République, François Hollande.