« Je ne revendique pas le titre d'historien. J'écris sur ce qui me paraît important »
...disait-il, dans une interview à Berbère Télévision le 9 février. L’écrivain de « La bataille de Paris, 17 octobre 1961 », Jean-Luc Einaudi, dont les œuvres ont éclairé, de façon majestueuse, la fonction de l'État français dans les luttes pour la liberté algérienne,
est décédé à Paris le samedi 22 mars à l’âge de 62 ans, d’un cancer fulgurant.
Fils unique,
Jean-Luc Einaudi est né le 14 septembre 1951. Il n’avait que 12 ans lors de l’indépendance de l’Algérie et s’est ainsi intéressé très rapide aux mouvements anticolonialistes, du Vietnam jusqu’en Algérie.
Sa célébrité
Ce sont, surtout, ses ouvrages sur l'Algérie, résultats de recherches, qualifiées par Gilles Manceron de « méticuleuses et opiniâtres » qui l'ont rendu célèbre.
En 1997, il avait témoigné devant la cour d’assises de Bordeaux, lors du procès de Maurice Papon, sur la répression sanglante française contre les Algériens du 17 octobre 1961.
Les chiffres et les thèses présentés par Jean-Luc Einaudi ont été pourtant rudement critiqués par Jean-Paul Brunet. Il a dressé une liste de 393 victimes se rapportant au mouvement du 17 octobre 1961 et dont il a unilatéralement attribué le décès aux forces de police. Cette étude allait le transformer en pionnier, en enquêteur hors pair de l’œuvre de mémoire.
En 1999, l’ancien préfet de police de Paris, Maurice Papon, porte plainte contre Jean-Luc Einaudi pour diffamation, dont les proclamations devant la cour d'assises de Bordeaux l'avaient marqué. L’historien a, malgré tout, eu gain de cause.
Obsèques de Jean-Luc Einaudi
Passionné d’histoire,
Jean-Luc Einaudi a travaillé tout au long de sa vie, aux côtés des jeunes, comme éducateur, ce qui l’a d’ailleurs inspiré à écrire « Les mineurs délinquants » (Fayard, 1995). Il fut également rédacteur bénévole au journal L'Humanité rouge et fut pendant plusieurs années, membre du PCMLF (Parti communiste marxiste-léniniste de France).