Obsèque : Jacques Sauvageot
Mort d'un esprit libre et fidèle aux valeurs de mai 68
...c’est le titre qu’a choisi l’Humanité.
L’historien de l’art et homme politique français, Jacques Sauvageot, s’est éteint le samedi 28 octobre 2017 à l’Hôpital de la Salpêtrière, Paris. Le quotidien national Libération n’a pas manqué de relayer les nouvelles de sa disparition dans ses pages. Jacques Sauvageot est décédé des suites d’un accident de la circulation survenu en septembre. Il avait été percuté par un scooter. Il était depuis lors hospitalisé, sans connaissance, selon l’ITS le partie politique qui revendique l’héritage du Parti socialiste unifié (PSU).
Il est particulièrement connu pour avoir fait partie des leaders de Mai 68, des mouvements de révolte étudiante qui se sont produits en France durant la période mai-juin 1968.
Né le 16 avril 1943 à Dijon, Jacques Sauvageot a étudié l’histoire de l’art et le droit avec un diplôme de Licence. Fils d’un employé de la SNCF et d’une femme au foyer, il s'était fait connaître du public lors des événements de Mai 68 alors qu’il était militant syndicaliste étudiant est membre actif du parti socialiste PSU et a statué en tant que vice-président de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). L’UNEF est divisée en de nombreux groupes politiques d’extrême gauche. Et cela empêche son développement. Jacques Sauvageot refait de l’UNEF une organisation qui compte.
Avec Alain Geismar et Daniel Cohn-Bendit, ce licencié en lettres et en histoire de l'art forma le trio vedette qui ébranla le pouvoir gaulliste. Il avait avoué au journal Sud-Ouest n'éprouver aucune nostalgie pour « le joli mois de mai » et n'avoir « jamais revu » ses deux célèbres compagnons de route. Petit, il était le plus mystérieux et le plus discret des trois, refusant longtemps, dans les années qui suivirent, qu'on le filme ou qu'on l'interviewe.
Le mythe fondateur de 68, dirigera l’école régionale des Beaux-Arts de Rennes de 1983 à 2009.
Jacques Sauvageot déclarait en Mai 1993 être la source des "radios libres comme du féminisme, de l'émergence de la société civile comme de la critique du socialisme réel".
Le début des radios libres à Saint-Nazaire bien avant 1981 et Mitterrand...
A la fin des années 70 Jacques Sauvageot se lance à Saint-Nazaire dans l'aventure des radios libres, alors pirates. « Nous diffusions les émissions grâce à un petit émetteur (que j’ai gardé d’ailleurs) bricolé avec des pièces venant d’Italie. Au début en 78, les émissions étaient enregistrées sur des cassettes et diffusée d’une voiture. » déclarait Didier Dusbasque à France 3, l'un de ses compagnons de route de l'époque, se souvient que leur objectif était de "casser" le monopole des ondes et donner la parole à toutes celles et tous ceux qui ne l’avaient pas."
Discret, Sauvageot qui n’était pas sauvageon mais un peu sauvage déclinera plus tard le vedettariat lié aux commémorations de Mai 68, à l’opposé de ses anciens compagnons de lutte, Il ne faisait pas partie des soixante-huitards qui ont « réussi » mais a toujours privilégié des projets collectifs sur ses ambitions personnelles et c’est en ce point qu’il est respectable.
"Pour la postérité, Jacques a représenté en mai 1968 l'Union nationale des étudiants de France (Unef), et plus largement la révolte étudiante", souligne l'ITS dans son communiqué.
Aucune information sur les obsèques de Jacques Sauvageot n’a été rendue publique.
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