Figure du blues et du rock britannique, Joe Cocker s’est éteint lundi 22 décembre des suites d'une maladie. Le chanteur à la voix rauque accompagné de ses gestes spasmodiques sur scène qui seront à jamais sa propre marque de fabrique a signé plusieurs titres légendaires. Il était également l'auteur de plusieurs reprises, dont de blues et rythm' n'blues. Rolling Stone le classait en 2010, parmi les 100 meilleurs chanteurs.
Né à Sheffield le 20 mai 1944 Joe Cocker de son nom complet John Robert Cocker était avec The Who, Ten Years ou encore After The Incredible String Band, l’un des rares Anglais à participer au festival américain et devenu l’icône de la fin des années d’utopie hippie. Un passage qui a mis le crooner en pleine lumière. Et à partir de ce moment-là, ses fans attendaient qu’il reprenne cette chanson et refasse cette gestuelle à chaque spectacle.
Joe Cocker a commencé dans les clubs et pubs de la ville. D’abord, en tant que batteur puis chanteur. En 1964, quand il travaillait pour une compagnie de gaz, il fait rencontre le claviériste et bassiste Chris Stainton, avec qui il fondera, vers la fin des années 1965, les bases de ce qui est devenu plus tard le groupe régulier de Cocker, « The Grease Band ». Une collaboration qui a duré jusqu’à fin 1972. Stainton refaisant appel à lui dans les années 1990.
Après de nombreux changements, le groupe « TheGrease Band » s’est enfin stabilisé avec Stainton aux claviers, Henry McCullough et Neil Hubbard aux guitares, le batteur Bruce Rowlande et le bassiste Alan Spenner. Se retrouvant à Woodstock, le groupe figure sur le premier album de Joe Cocker, intitulé « With a Little Help From My Friends » publié en avril 1969, dans lequel d'autres des vedettes du rock anglais ont également participé comme Jimmy Page ou Stevie Winwood. Révélé à Woodstock, Cocker enregistra un deuxième album, intitulé « Joe Cocker » sorti en novembre 1969. On y trouve deux reprises des Beatles dont « Something », mais également une version de « Delta Lady » du pianiste Leon Russell.
De mars à mai 1970, il part en tournée aux États-Unis qui donnera lieu à un album et un film enregistrés en public. Des extraits des deux albums, le répertoire de Cocker, des reprises des d’Otis Redding, de Dylan, Rolling Stones, avec une présence envahissante des chœurs le tout rarement dans la finesse. Les spectacles ont largement dépassé les deux heures et demie. L’alcool est devenu le quotidien de Cocker qui revient de la tournée physiquement et mentalement épuisé.
La sortie d’« High Time We Went » à l’été 1971, un 45-tours composé des chansons de Stainton et de Cocker qui fera également partie plus tard de l’album « Something to Say », marque les derniers feux de Cocker dans les années 1970 avant qu’il ne sombre totalement dans l’alcoolisme accompagné des phases autodestructrices et dépressives. Ses spectacles sont devenus généralement pitoyables (souvenir navrant au Riviera Festival). Joe Cocker a enregistré des disques moyens où il parvient par moments tant bien que mal à tenir plus ou moins son rang d’interprète.
Chris Blackwell, le producteur et fondateur d’Island Records a embarqué Cocker aux Bahamas aux printemps 1981, et se refait une santé pour enregistrer avec le guitariste Adrian Belew (Zappa, King Crimson, Talking Heads,), le début d’une renaissance pour le chanteur ainsi qu’un nouvel accueil positif du public qui se concrétisera en chantant en duo avec Jennifer Warnes d’Up Where We Belong.
Viendront par la suite des chansons de romance figurant sur la bande originale d’« Officier et Gentleman », ou encore des drames romantiques notamment celle de Taylor Hackford avec Debra Winger et Richard Gere.
Depuis, la carrière de Joe Cocker s’est révélé sans surprises et sans les folies de ses années passées. Il fut avant tout le grand interprète de classiques des artistes de renoms tels que Ray Charles, Bob Dylan, Leonard Cohen, Elton John, Randy Newman ou encore Bryan Adams.