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Avis mortuaire : Yvette Lundy

Avis mortuaire : Yvette Lundy 22 avril 1916 - 3 novembre 2019
14/11/2019

Une figure de la Résistance est morte au service du devoir de mémoire

Elle avait choisi le danger face à l’occupant. Elle aura connu l’enfer là où le destin de notre siècle saigne.
Cette institutrice de Gionges, benjamine d'une famille de sept frères et soeurs, s'était engagée dès 1959, poussée par l’éducation nationale, elle intervient dans les écoles pour témoigner, répétant l’exercice devant des centaines d’élèves (surtout des collégiens français), convaincue qu’ils ont compris « le drame » de la guerre et du nazisme.

Dans un monde de ténèbres une lampe toujours allumée en s’interdisant de renoncer.

Elle officiait aussi comme secrétaire de mairie poste qui lui permit d'intégrer le réseau de résistance Possum. Sa mission : fabriquer de faux papiers pour des juifs, des hommes fuyant le STO (service du travail obligatoire en Allemagne) où des prisonniers de guerre évadés que son frère Georges (mort en déportation en 1945) cachait dans sa ferme. Yvette avait été déportée à Ravensbrück en 1944 après son arrestation par la Gestapo le 19 Juin 1944. « Georges me disait : “J'ai encore un gars”, alors, j'opérais en conséquence », expliquait celle qui s'est engagée en 1940 dans cette « tricherie honnête » sans se poser aucune question.

⦁ Elevée en 2017 au grade de grand officier dans l’ordre de la Légion d’honneur.
⦁ Elle est également médaillée de la Résistance et Commandeur de l'ordre national du mérite. 

Les obsèques de Yvette Lundy

Son précepte de vie ? « Demandez toujours : où allons-nous ? Avec qui ? Que ferons-nous ? Chacun a un devoir de responsabilité, si jeune soit-il », confiait-elle lors de son centenaire. Comme le souligne l’Union, la dernière déportée résistante marnaise a fermé les yeux et est partie rejoindre ses camarades de souffrance.

Les obsèques d'Yvette Lundy ont eu lieu en l'Eglise Saint-Pierre-Saint-Paul à Epernay. L'occasion pour les habitants de la commune de se recueillir et de rendre hommage à la grande dame d’Epernay. On a simplement envie de dire respectueusement : merci.

 

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