Ginger Baker
L’influenceur des Batteurs
Pete Edward Baker, plus connu sous son nom de scène : Ginger Baker, est décédé selon sa famille, paisiblement à l'hôpital de Londres. Il était l'un des batteurs les plus célèbres au monde, devenant même dans les années soixante la première « star » de cet instrument.
Il change de pédale … Né à Lewisham (du sud-ouest de Londres), ce musicien, après avoir failli embrasser une carrière de... cycliste, fait ses premières armes dans le milieu d'un jazz britannique qui s'ouvre alors au rhythm'n blues… En 1962, il remplace, dans le groupe d'Alexis Corner, un certain Charlie Watts, parti rejoindre les Rolling Stones.
Il avait formé, en 1966, le célèbre trio Cream (La crème de la crème) aux côtés de Jack Bruce (mort en 2014) et Eric Clapton. L’existence chaotique ne dure que deux ans, Cream vend plus de 35 millions d'albums dans le monde et se rend célèbre grâce à de longues tournées aux Etats-Unis en 1967 et 1968, avec des concerts où l'improvisation tient une grande place…
Après la dissolution de Cream en 1968… A l'écoute de toutes les influences musicales.
⦁ Il fait partie d'un autre groupe mythique à l'existence éphémère, Blind Faith.
⦁ Le Ginger Baker's Air Force : il pilote cette formation où figure l'organiste Stevie Winwood et large quelques missiles dans un rock psychédélique aux accents rythm'n blues, avec des incursions commando dans la folk music, l'inclusion de chants indigènes et de percussions africaines…
⦁ Le musicien embarque ensuite pour le Nigéria, afin d'y approfondir sa connaissance des polyrythmies africaines au contact de Fela, le roi de l'afro-beat (et de son batteur Tony Allen).
⦁ Après un retour en Angleterre et quelques expériences dans le rock progressif, on le retrouve dans les années 1980 à Milan, où il fonde une école de batterie, puis en Californie où il se concentre sur le funk et l'afro-jazz.
Tout au long de sa vie de globe-trotter, Ginger Baker n'a jamais cessé de jouer. Parmi ses quelques disques marquants figure "Going back home" en 1993, avec deux autres musiciens explorateurs, le guitariste Bill Frisell et le contrebassiste Charlie Haden.
Ginger ne tapait pas que sur les batteries …
⦁ (A propos du Heavy Metal) : Beaucoup de ces gars viennent me voir et me disent « Mec, tu as été mon influence, la façon dont tu martèles les fûts ». Ils n’ont pas l’air de comprendre que je les martelais pour entendre ce que je jouais. C’était de la colère, pas du plaisir, c’était douloureux. Je souffrais sur scène à cause du volume de ces amplis à la con. Je n’aimais pas ça à l’époque et j’aime encore moins maintenant. »
⦁ « Tout ce truc du Rock And Roll Hall Of Fame, au moins la moitié des gens là-dedans n’ont leur place dans aucun Hall Of Fame, si tu veux mon avis. »
⦁ « Il y a des années, John Bonham (Led Zeppelin) a dit : « Il y a deux batteurs dans le Rock and Roll : Ginger Baker et moi ». Il n’y a aucune chance que John ait été au même niveau que moi. Ce n’était pas un musicien. »
Ginger Baker a été, dans les années 60, le plus flamboyant des batteurs de l’histoire du rock, le rouquin pâle émacié fut un batteur explosif, d’une inventivité rare, doté d’un caractère incontrôlable et de pulsions autodestructrices qui lui ont valu une carrière… en dents de scie. Un personnage plus grand que nature comme le rock n’en produira plus.
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