Enterrement : Christo
Adieu Christo, maître de l'art monumental et rêveur génial qui a emballé le monde et transformé notre regard.
Christo était "un esthète génial et rêveur, un esprit libre", a salué l'ancien ministre Jack Lang, réagissant au décès de l'artiste qui avait emballé le Pont Neuf en 1985. Christo Vladimirov Javacheff est né en Bulgarie, il est décédé de causes naturelles à son domicile de New York à 84 ans, selon un message posté par ses collaborateurs.
Un transfuge de l’Est.
Il étudie la peinture, la sculpture et l’architecture à l’école des Beaux-Arts de Sofia avant de fuir, épris de liberté, le régime communiste. Il se rend d’abord chez des cousins à Prague puis, caché dans un wagon de marchandises, passe à l’Ouest et s’installe à Vienne. Il s’établit ensuite à Genève avant d’arriver à Paris en 1958, la ville où selon lui : "toute la beauté du monde s’est rassemblée".
Christo fréquente alors le groupe des Nouveaux réalistes, artistes qui privilégient les « actions-spectacles » et œuvrent avec les éléments de la société de consommation qui émerge (plastique, détritus, voitures…).
Jeanne-Claude, sa muse.
Pour survivre dans sa chambre de bonne parisienne (prêtée par le coiffeur Jacques Dessange avec vue sur… l’Arc de Triomphe !) il réalise des portraits à l’huile sur toile pour la haute société en signant « Javacheff ».
L’épouse du Général de Guillebon lui commande une toile, lors de la livraison, l’artiste rencontre celle qui marquera à jamais sa vie, la fille du Général se nomme Jeanne-Claude (il la fréquente en secret à partir de juillet 1959). Elle deviendra sa femme, sa muse et sa partenaire artistique. Jeanne-Claude
jusqu’à son décès en 2009 fera aussi office d’agent et négociera pour l’artiste l’organisation et les transactions.
Le créateur de réalisations monumentales et éphémères à travers le monde.
Nécessitant des années de conception et des millions de dollars pour ne durer que quelques jours, c’était l’inventeur d’un genre artistique nouveau : « L’entoilage de l’espace », Christo était connu pour ses emballages en tissu du Pont Neuf à Paris (1985) et du Reichstag de Berlin (1995).
Leurs installations n’étaient visibles que quelques jours avant le démontage. « Personne ne peut acheter ces œuvres, personne ne peut les commercialiser, personne ne peut vendre des billets pour les voir… Notre travail parle de liberté », disait l’artiste au journal Sud-Ouest.
Christo s’est aussi signalé en 2016 avec un pont flottant entouré de tissu sur le lac italien d’Iséo ou un mastaba (édifice funéraire égyptien) à Londres (7 506 bidons de 200 litres empilés en forme de trapèze).
Il avait prévu d’emballer l’Arc de triomphe.
Dès 1962, il signe avec son épouse un photomontage de l'Arc de Triomphe empaqueté, vu depuis l'avenue Foch. Près de 60 ans plus tard, ce projet devait être concrétisé en septembre 2020 mais venait d’être décalé d’un an en raison des incertitudes liées au coronavirus. L'œuvre monumentale, prévoit de faire disparaitre le monument parisien sous 25 000 mètres carrés de tissu recyclable en polypropylène argent bleuté et 7 000 mètres de corde rouge. Malgré le décès de l'artiste, la performance devrait être maintenue...
Le poète de l’espace a rejoint son amour fou, le duo a marqué l'art contemporain par leurs œuvres in situ. Christo était un "enchanteur", a affirmé Serge Lasvignes, président du Centre Pompidou à Paris. "C'était aussi une magnifique personne alliant audace, détermination et une profonde humanité".
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